Eglise d’Auvers sur Oise
par Vincent Van Gogh

Il était de la race des monstres sacrés du piano, une virtuosité vertigineuse.
En 1981 la mort de son fils pianiste et surtout chef d’orchestre, brûlé vif dans l’incendie de sa maison, brisa la carrière de Georges Cziffra. Cette tragédie le mit à genoux… : « La seule vue d’un piano me donnait envie de vomir… »
Pendant trois ans, ce fut deux bouteilles par jour de whisky et de vodka.
Son fils György dirigea maintes fois l’orchestre en concert avec son père. À partir de 1981, Georges Cziffra ne rejouera jamais plus avec orchestre.
En 1984, il décida de recommencer à vivre. Son grand come-back eut lieu en 1986 à Paris. On peut aujourd’hui s’extasier sur une technique fabuleuse qui déjouait comme nulle autre (sauf Horowitz peut-être), les pièges de la virtuosité lisztienne.

Georges Cziffra, pianiste du siècle, réincarnation de Liszt.
Michèle Friche.

Quand j’ai rencontré Georges Cziffra, c’était en 1984. Il séjournait à la montagne avec sa femme. J’ai eu un coup de cœur pour l’être qu’il était. Je ne savais pas qu’il était l’un des plus grands concertistes de ce siècle et ce qu’il venait de subir, avec la mort insoutenable de son fils chéri.
Chaque jour il s’entraînait sur une sorte de clavier pour entretenir sa dextérité me disait-il. Aujourd’hui, je connais sa vie. Alors quand je revois cette photo où, assis à côté de moi, il prend ma main dans la sienne en la serrant, je réalise que c’était un peu la main de son fils chéri qu’il serrait à cet instant.
Depuis György Cziffra est présent et occupera pour toujours une place dans mon cœur.

Lucas.